« La crise s’amplifie d’une année à l’autre et c’est tout le secteur de l’élevage des chevaux pur-sang arabe qui est ciblé par des parties bien connues à l’intérieur du pays comme à l’extérieur et qui tentent de le faire écrouler », nous a confié le secrétaire général de la Fédération nationale des éleveurs de chevaux (Fnec) relevant de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), Mohamed Chouikhi, tout en pointant du doigt la politique du gouvernent et notamment du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche visant à resserrer l’étau autour de ce secteur.
Chevaux pur-sang arabes, fierté de la Tunisie
« L’apparition du cheval pur-sang arabe en Tunisie remonte au 7e siècle et son importation à l’an 1881 selon la Fondation nationale d’amélioration de la race chevaline (Fnarc) », fait savoir notre interlocuteur qui ne tarit pas d’éloges sur cette souche qui se présente en Tunisie sous le morphotype coursier. «Incontestablement, c’est le meilleur pur-sang arabe au monde et il incarne l’histoire de plusieurs générations qui ont déployé d’énormes efforts et sacrifices pour assurer sa sauvegarde en faisant face à toutes difficultés et à tous les obstacles qui se dressent depuis quelques années devant le secteur de l’élevage et de la vente du pur-sang arabe tunisien ».
Il évoque, à ce titre, l’histoire de Godolphin Arabian, ce cheval originaire du Yémen, né en 1724 et qui a été exporté plusieurs fois avant d’atterrir au Haras du Bey de Tunis qui en a fait cadeau à Louis XV, Roi de France à cette époque. C’est comme un patrimoine qu’il fallait impérativement préserver.
Des mesures affligeantes visant le secteur
En dépit des faibles revenus financiers des courses hippiques, plusieurs actions ont été entreprises en vue de développer l’élevage des chevaux et booster la production, mais on bute aujourd’hui sur la volonté affichée par certaines parties de nuire à ce secteur et le marginaliser pour préparer le terrain à d’autres parties de l’extérieur du pays et leur permettre de s’emparer de cette richesse et de ce patrimoine d’une importance capitale pour l’économie du pays et pour l’employabilité des jeunes agriculteurs dans les régions.
A ce propos, Mohamed Chouikhi, qui est aussi représentant de l’Utap au sein de la Société des courses hippiques de Tunisie (SCH), s’est attaqué frontalement à certaines mesures prises et qui ont impacté le secteur en question, dont la loi 2015-53 relative à une imposition de 25% sur les revenus de cette société, issus des jeux de pari, de hasard et de loterie. Une imposition qui n’a pas épargné aussi les recettes de l’Agence Tunisienne de Solidarité (ATS) provenant elles-mêmes des gains des courses de chevaux. « Certes la loi en question a été annulée en décembre 2017, mais c’était un peu tard car elle a engendré une profonde crise financière qui ne cesse de s’amplifier, avec le risque de ne plus pouvoir être redressée après avoir courbé l’échine sous le poids des dettes qui se sont élevées à 3.440 MD en 2016, 3.825 MD en 2017 et 2.011 MD en 2018 et enfin à 2.375 pour l’année en cours. La taxe de 15% sur les recettes nettes des propriétaires, les éleveurs des chevaux et les jockeys, fixée en 2019, ainsi que la levée des subventions sur l’orge, ont enfoncé encore plus le clou et ce au moment où nous avons multiplié les actions auprès du gouvernement et du ministère de l’Agriculture en vue d’atténuer la crise. C’est comme si on nous poussait aujourd’hui à vendre le cheval pur-sang arabe à moindre coût à d’autres pays. D’ailleurs, de petits agriculteurs dans les régions ne peuvent plus tenir le coup et se sont mis à vendre leurs chevaux à des prix dérisoires ».
« On ne restera pas les bras croisés »
« Des parties veulent, de par cette politique, s’emparer des hippodromes de Ksar Saïd, de Monastir, Meknassi et Ben Guerdane et n’hésitent plus à provoquer les crises dans le secteur qui fait travailler environ 6000 personnes dans les divers gouvernorats du pays. Les courses hippiques dans certains pays comme à Dubaï ou à Qatar sont comparées à un « produit d’appel » pour développer et valoriser le tourisme au Sahara. C’est là que le bât blesse. Cela est consternant quand on voit où vont les choses en Tunisie et quand nos chevaux se vendent à bas prix. Il se trouve que la pérennité de tout le secteur est menacée », regrette amèrement et l’air affligé notre interlocuteur.
« Ceci n’est qu’un premier cri d’alarme, mais on n’optera jamais pour une attitude attentiste. On entamera bientôt une campagne contre les tentatives de marginalisation de ce secteur. On organisera des sit-in et des manifestations devant l’ARP et on aura recours à la justice s’il le faut pour déjouer le complot qui se trame et dénoncer les parties qui veulent mettre le secteur à genoux ».
Khaled
24 novembre 2019 à 17:37
Je respecte Mr chouikhi dans ses constatations mais j’avoue que rien de ses propos ne reflète la réalité du secteur du cheval en Tunisie .Mr chouikhi a omis de signaler que la première cause de la faillite du secteur est lui même et autres propriétaires et élèveurs qui ont débarqué apres la révolution avec l’intention de faire fortune dans les courses en omettant que faire courir ou élever un cheval de course est un plaisir avant d’être un gagné pain .en plus Mr chouikhi et autres nouvellement débarqué ont pris le pouvoir du conseil d’administration de la société des courses et de la fnarc .et à partir de la que la descente aux enfers a commencé . Aucune stratégie .aucune initiative . uniquement des propos d’une bande d’ignorants impliquée dans la mauvaise gestion de cette entreprise. Je vous assure que tt est faux faux et je ss le mieux placé pour le confirmer .
Sami
28 novembre 2019 à 06:27
Quelles que soient les conclusions, elles sont pour objectif de défenre les intérêts du professionnels
Par contre, pour certain est un plaisir
En outre, Création d’une cellule de gouvernance et integration dans la structure organisationnelle de la société et d’être impliqué dans les réunions du conseil d’administration est une idée de trouver des solutions radicales, d’éviter la corruption !